VIVRESA NATURE - Au Nom du Corps - N°65 - Page 6 - On est quelqu’un si l’on a un titre ou un gros compte en banque, ou mĂȘme si l’on se fait prĂȘtre. Mais on est des farfelus voire des fous dĂ©jantĂ©s, si l’on s’ouvre Ă  la magie de la Vie et au monde de l’Être On est presque obligĂ© d’avancer masquĂ©, par peur d’ĂȘtre dĂ©nigrĂ©. Vivrenu est confortable, trĂšs confortable mĂȘme. Confort physique d’abord. On apprĂ©cie vite de ne porter aucun vĂȘtement. On peut vaquer Ă  ses occupations, faire son mĂ©nage, regarder la tĂ©lĂ©vision, mĂ©diter, en Ă©tant nu. DĂšs que l’on remet des vĂȘtements on ressent souvent un inconfort au dĂ©but. Confort psychologique ensuite. Enconclusion, le yoga est un art de vivre et une activitĂ© physique complĂšte pour le corps et l'esprit. La pratique du yoga apporte de rĂ©els bĂ©nĂ©fices en Lhuile essentielle d'origan est Ă©galement connue comme un trĂšs puissant antiseptique, recommandĂ© (e) pour tout type de rhume ou grippe, mais c'est aussi un remĂšde contre les douleurs spasmodiques, la fatigue et le stress. En agriculture biologique, une macĂ©ration d'origan permet de lutter contre le balanin des noisettes et divers autres HydratationCorps - Vivre au naturel La beautĂ© et le bien-ĂȘtre grĂące Ă  la nature. DĂ©couvrez nos huiles essentielles et produits cosmĂ©tiques bio et naturel. Aller Ă  la navigation Aller au contenu. Recherche pour : Recherche. Menu. Huiles essentielles . Baisse de moral; Concentration, tonus intellectuel; Digestion, nausĂ©e, mal des transports; Insomnie; Accueillemaintenant chez Toi CĂ©cile. Tu nous l’as donnĂ© un jour du temps, maintenant tu reprends son souffle, que ton nom soit bĂ©ni. AMEN. PAROLE DE DIEU ( textes choisis par CĂ©cile) Lecture du livre de l’Apocalypse (21, 1-6; 22, 7) Parole de Dieu adressĂ©e par Paul aux Romains (8, 38-39; 14 7-9) De l’évangile selon saint Jean ( 14 kDfC. 2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 1532 Le thĂšme du corps Le corps trouve son expression avec l’Humanisme renaissant contre le mutisme mĂ©diĂ©val Ă  son Ă©gard. Il est l’objet de la cĂ©lĂ©bration des humanistes, de l’étude des mĂ©decins et des artistes. Alors qu’il Ă©tait considĂ©rĂ© comme un objet Ă  rejeter, Ɠuvre de corruption et de dĂ©tournement de Dieu au Moyen Age, il est cĂ©lĂ©brĂ© au XVIe siĂšcle comme le centre du monde. L’homme de Vitruve n’est-il pas au centre du cosmos, lien entre le Ciel et la terre ? Le corps prend avec l’humanisme quatre dimensions c’est tout d’abord le corps mĂ©dical, celui que l’on explore Ă  la suite de la mĂ©decine antique. C’est ensuite le corps divin, l’homme Ă©tant Ă  l’image de Dieu corps suppliciĂ© du christ et des saints, corps en gloire. Le corps au XVIe siĂšcle ne peut ĂȘtre envisagĂ© en dehors de sa dimension religieuse. C’est ensuite le corps profane, cĂ©lĂ©brĂ© dans sa force vitale par les peintres de la Renaissance. C’est enfin le corps de la femme, exhibĂ©, magnifiĂ©, et prĂ©sentĂ© dans sa sensualitĂ©. Nous verrons que dans Gargantua la perception du corps est tout d’abord celle d’un auteur mĂ©decin. C’est de cette perception mĂ©dicale que dĂ©coulent les diffĂ©rentes fonctions du corps dans l’Ɠuvre. On verra Ă©galement le rapport du corps profane au sacrĂ© dans l’Ɠuvre. On verra ensuite la cĂ©lĂ©bration du corps profane, dans ses plaisirs mais aussi dans ses souffrances et ses angoisses, reflet d’une Ă©poque optimiste mais aussi inquiĂšte. I – Une approche mĂ©dicale des personnages et de l’ĂȘtre humain A / Une fonction dramatique 1 La construction des personnages Le thĂšme du corps entre directement dans la construction des personnages. Il faut comprendre la personnalitĂ© des personnages dans leur rapport avec la mĂ©decine. Le caractĂšre des personnages est ainsi fondĂ© sur leur organisation physiologique. Cette façon de concevoir l’ĂȘtre humain vient d’Hippocrate, de Claude Galien et est reprise par Ambroise ParĂ©. Le tempĂ©rament est la consĂ©quence de la proportion relative des humeurs le sang, le phlegme ou pituite, la cholĂšre ou bile jaune, la mĂ©lancolie ou bile noire. Gargantua est ainsi dominĂ© par le phlegme ce qui explique son appĂ©tit insatiable, sa paresse, sa vie passĂ©e Ă  dormir, boire et manger, comme on le voit dans les chapitres sur son enfance et son adolescence. Cela explique aussi l’insistance sur son incapacitĂ© Ă  maĂźtriser l’excrĂ©tion. Ces caractĂ©ristiques psychologiques et physiques ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©es dĂšs le chapitre de la naissance ce phlegme vient de son contact trop important avec les matiĂšres fĂ©cales. Le narrateur suggĂšre les effets nĂ©fastes de cette complexion physique et psychologique pour un futur roi. Ainsi, l’organisation mĂ©dicale du personnage dĂ©termine aussi pour une part le programme d’éducation de Gargantua. L’éducation des sophistes ne peut que renforcer la complexion flegmatique du personnage et explique sa dĂ©bilitĂ© de corps et d’esprit charcuterie, sommeil, hygiĂšne approximative. L’éducation de Ponocrates au contraire est avant tout une diĂšte pour restaurer l’équilibre des humeurs il faut rĂ©duire l’action du phlegme dans la lignĂ©e du canon mĂ©dical et des idĂ©es de Marsile Ficin. D’ailleurs, Gargantua devient travailleur, endurant et modĂ©rĂ©. 2 Un rĂŽle dans l’action L’approche mĂ©dicale des personnages explique en partie l’organisation du rĂ©cit. Ainsi, la composition flegmatique de Gargantua conditionne pour une part, nous l’avons vu, l’opposition entre les deux types d’éducation proposĂ©s par Rabelais. C’est aussi l’opposition entre la bile noire de Picrochole et la sagesse et la retenue de grandgousier qui dĂ©termine la guerre picrocholine. B / Une fonction symbolique 1 La prĂ©sence de la mĂ©decine Le narrateur se plaĂźt Ă  rappeler l’organisation du corps humain, comme lors de la naissance de Gargantua qui traverse le corps de sa mĂšre, ou lors de la guerre picrocholine. L’approche de l’ĂȘtre humain est essentiellement mĂ©dicale et on sent un Rabelais prenant fait et cause pour les Ă©tudes mĂ©dicales. La narration est ainsi marquĂ©e par les dissections dans la geste de FrĂšre Jean ou par l’amplification systĂ©matique des blessures. On peut y voir un acte de libertĂ© et d’opposition Ă  la ligne doctrinale de l’Eglise c’est aussi le plaisir du mĂ©decin Ă  dissĂ©quer sur le papier des corps dont l’Eglise interdit l’exploration. 2 Le refus des interdits moraux et religieux Le corps s’exhibe dans Gargantua dans son impudicitĂ© et toutes ses fonctions, sexuelles comme scatologiques. Rabelais se plaĂźt Ă  insister sur les parties du corps – le bas-corporel » - sur lesquelles rĂšgne un mutisme, un interdit civil et religieux. Le corps profane est ainsi cĂ©lĂ©brĂ© dans ses fonctions et ses plaisirs, en toute libertĂ©, pour l’homme comme pour la femme. De fait, Rabelais refuse la fidĂ©litĂ© servile Ă  une ligne doctrinale et sĂ©pare le corps naissant de Gargantua de la nativitĂ© du Christ. Le corps profane doit pouvoir ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ© sans passer pour blasphĂ©matoire Ă  l’égard de la vĂ©ritĂ© sainte. 3 Corps et Salut Pourtant, le propos de Rabelais ressort d’une problĂ©matique religieuse. Ainsi, la guerre picrocholine trouve son origine dans le corps de Picrochole et dans sa complexion mĂ©dicale il est dominĂ© par la bile jaune, ie la bile amĂšre. Il est en ce sens la figure de l’hybris et du dĂ©sĂ©quilibre. A travers l’opposition de Picrochole et de Grandgousier puis Gargantua, Rabelais oppose l’homme soumis Ă  ses passions, Ă  l’influence des astres, promis Ă  la dĂ©chĂ©ance, et l’homme juste et tempĂ©rĂ© qui trouvera son repos en Dieu. De la complexion mĂ©dicale et du degrĂ© de maĂźtrise de cette complexion et de libertĂ© de l’homme naĂźt aussi le Salut dans l’au-delĂ . L’approche mĂ©dicale des corps dĂ©termine la construction physique et psychologique des personnages. Elle entre aussi dans la dĂ©fense de la mĂ©decine contre les interdictions de l’Eglise tout en justifiant de façon inattendue la conviction religieuse de Rabelais sur le Salut. II – Le corps jouissant une cĂ©lĂ©bration humaniste de la vie A / La cĂ©lĂ©bration de l’homme et de la vie 1 La cĂ©lĂ©bration du corps jouissant Gargantua est une fĂȘte Ă©norme du corps les chapitres abondent en ripailles, dĂ©bauches du ventre et du sexe. Toute l’Ɠuvre est parcourue par une ivresse dionysiaque. C’est aussi la joie du corps jeune, actif, qui se dĂ©pense, comme dans les jeux physiques de Gargantua enfant et adolescent, qui font penser Ă  l’ Education d’Achille » dans la galerie de François Ier Ă  Fontainebleau. L’usage d’une chronique gigantale ne fait que renforcer cette cĂ©lĂ©bration hyperbolique du corps humain. La stature imposante du gĂ©ant donne ainsi lieu Ă  une multiplication des adjectifs numĂ©raux indicateurs de quantitĂ©, dans un effet comique et impressionnant. Il en est ainsi des 17900 vaches de Pantille et de Brehemond destinĂ©es Ă  l’allaitement et des dimensions de la livrĂ©e de Gargantua. 2 La cĂ©lĂ©bration de la vie des ĂȘtres humains Cette cĂ©lĂ©bration du corps est aussi une cĂ©lĂ©bration heureuse de la vie, dans toutes ses dimensions, psychologiques mais aussi physiques. Au chap. 3, le narrateur cĂ©lĂšbre les natures heureuses et les plaisirs de la vie. L’alimentation de Grandgousier laisse entrevoir un personnage solide, ouvert Ă  l’amitiĂ©, plein de sel » et de sollicitude cf. surabondance de nourriture salĂ©es. Gargamelle elle aussi aime les plaisirs de la vie, des banquets et du sexe, sans fausse pudeur, dans une acceptation du corps. Fille des Parpaillons, elle symbolise un naturel en contradiction avec les prĂ©ceptes de l’Eglise. C’est aussi pour cette raison que Rabelais insiste sur les parties du corps sur lesquelles rĂšgne ordinairement un interdit religieux son Ɠuvre est une acceptation du ventre et de ses fonctions, et du sexe. 3 La mĂ©taphore de l’envie de vivre Les nombreuses scĂšnes de beuverie, prises dans l’évolution de l’Ɠuvre cf. sĂ©ance 3 sont aussi Ă  comprendre de façon mĂ©taphorique. Ainsi la soif est aussi la mĂ©taphore de la soif de la vie. Boire, c’est accepter ses besoins humains, accomplir son humanitĂ©. Mais c’est aussi, de plus en plus dans l’Ɠuvre, boire la vĂ©ritĂ©. Cette soif de vie et de savoir s’exprime diversement au chapitre 3 Je bois pour les soifs de demain » ou dans le dernier mot de JĂ©sus sur la croix, rappelant aussi son humanitĂ©, et son attachement, malgrĂ© tout, Ă  la vie terrestre J’ai soif ». Manger permet aussi d’accomplir son humanitĂ© c’est un besoin naturel et lĂ©gitime de l’homme, et en ce sens, c’est le souhait final de frĂšre Jean Et grand chĂšre ! ». Mais c’est aussi la volontĂ© de connaissances humanistes sur l’homme, le monde et la vie qui est figurĂ© dans l’acte de manger, comme pour le chien de Socrate suçant la substantifique mƓlle ». 4 Une cĂ©lĂ©bration du langage La cĂ©lĂ©bration du corps est en mĂȘme temps une cĂ©lĂ©bration du langage qui le dit, en contradiction avec les prĂ©ceptes de l’Eglise et les avertissements de la Sorbonne. Les scĂšnes mettant en jeu le corps sont aussi des fĂȘtes verbales de la nomination et de l’énumĂ©ration, dans un jaillissement et des cascades de mots ininterrompus. La parole se dĂ©ploie dans sa richesse, dans sa polysĂ©mie, et la grossiĂšretĂ© et l’obscĂ©nitĂ© sont aussi une fĂȘte du langage pour dire diversement les parties du corps sur lesquelles pĂšse l’interdit langagier. Le sexe est ainsi prĂ©sent en paroles, pas en acte ! et donne lieu Ă  divers noms, surnoms pour dĂ©signer et dire les qualitĂ©s du membre viril. L’hyperbole de la braguette dans la livrĂ©e de Gargantua fait sauteur plaisamment les interdits langagiers sur le sexe. Ce n’est pas un hasard si la partie la plus cĂ©lĂ©brĂ©e de Gargantua d’oĂč son nom est le gosier fonction alimentaire certes, le bĂ©bĂ© rĂ©clamant immĂ©diatement Ă  boire, mais aussi fonction vocale il parle immĂ©diatement !. Le chapitre 21 cĂ©lĂšbre d’ailleurs les exercices vocaux du personnage ! B / Le problĂšme du corps fĂ©minin La femme n’est pas vraiment abordĂ©e dans l’Ɠuvre, au demeurant pas du tout fĂ©ministe. Rabelais semble avoir Ă©tĂ© totalement indiffĂ©rent Ă  la promotion de la femme dans la littĂ©rature courtoise les codes de la fin’amor mĂ©diĂ©vale. Les femmes de l’abbaye de ThĂ©lĂšme ne diffĂšrent guĂšre des hommes, et les deux sont assortis par des codes de couleurs. Gargamelle est tout Ă  fait identique Ă  son mari pour l’appĂ©tit et l’appĂ©tit sexuel. Lui boit et elle mange des tripes. Le corps de Gargamelle est l’objet de deux lectures contradictoires. D’une part le ventre fĂ©minin est l’objet d’une inversion des valeurs il n’est pas celui qui donne la vie mais celui qui se vide de merde, l’enfant sortant par l’oreille gauche. D’autre part, toutefois, Ă  une Ă©poque de mutisme sur le dĂ©sir fĂ©minin et de soumission de la femme au dĂ©sir masculin, Gargamelle assume librement et ouvertement l’envie du sexe de son mari et plaisante aussi librement que Grandgousier. En exprimant sa libertĂ©, la femme finit dans l’Ɠuvre par perdre les spĂ©cificitĂ©s de sa condition et par ressembler aux hommes ! La cĂ©lĂ©bration du corps entre dans la cĂ©lĂ©bration humaniste de l’homme et de la vie humaine, dans une acceptation des besoins, des habitudes de l’homme, et dans une cĂ©lĂ©bration du langage qui s’affranchit des interdits moraux et religieux. III – Le corps souffrant Cette cĂ©lĂ©bration humaniste du corps est cependant aussi le lieu de l’angoisse, et est en ce sens aussi le reflet de l’époque de Gargantua. 1 Le corps souffrant MalgrĂ© l’atmosphĂšre euphorique du dĂ©but de l’Ɠuvre, le corps apparaĂźt aussi comme un corps souffrant la naissance de Gargantua, qui donne lieu au parcours du corps de la mĂšre est une vĂ©ritable torture pour Gargamelle. D’ailleurs, on remarque une inversion des valeurs ordinairement attribuĂ©es au ventre fĂ©minin par le ventre de Gargamelle sort la merde symbole de mort, tandis que la vie lui sort par l’oreille gauche. Le ventre n’est donc pas celui qui donne la vie mais une absurde mĂ©canique qui s’emplit et se vide. Le ventre de Gargamelle prĂ©figure dans l’Ɠuvre le ventre triste de Gargantua sous l’éducation des sophistes qui se vide comme il le peut Le sexe est en tout premier lieu associĂ© Ă  l’angoisse. Dans les souffrances de l’enfantement, Gargamelle maudit le sexe de Grandgousier qui peut la faire mourir l’angoisse du sexe est une angoisse de mort chapitre 5. 2 La prĂ©sence de la mort La prĂ©sence de la mort est de plus en plus forte dans l’Ɠuvre frĂšre Jean assĂšne du bĂąton de sa croix des coups violents sur des tĂȘtes et des membres. Les moinetons achĂšvent les blessĂ©s avec raffinement en les Ă©gorgetant » de leurs petits couteaux Dans les boyaux d’un paysan s’empĂȘtre le pied du cheval d’EudĂ©mon Chapitre 44, un archer a le cou rompu et la tĂȘte lui pend par la peau sur les Ă©paules, et d’un autre archer on voit les mĂ©ninges et les ventricules. La narration dĂ©taille Ă  l’envie tout ce que frĂšre Jean a tranchĂ©. 3 Le reflet d’une Ă©poque Le XVIe siĂšcle est marquĂ© par l’inquiĂ©tude liĂ©e aux persĂ©cutions religieuses, aux guerres et aux famines. La guerre picrocholine est marquĂ©e par des descriptions empruntes de sadisme, de terreur et rappelant les reprĂ©sentations de l’Apocalypse. De fait, l’Ɠuvre ne s’achĂšve pas sur la note heureuse de l’abbaye de ThĂ©lĂšme la fin du texte prĂ©dit les persĂ©cutions et l’Apocalypse prochaine. En ce sens, les plaisirs de la vie, du manger et de la boisson, doivent ĂȘtre compris en cette Ă©poque comme un dĂ©rivatif Ă  la peur de mourir cf. Ă  la peur de la guerre et des grandes persĂ©cutions. Le corps sert de construction physique et psychologique des personnages on sent l’écriture d’un Ă©crivain mĂ©decin. Il est aussi une cĂ©lĂ©bration de l’homme, de ses besoins naturels, dans une acceptation et une connaissance de soi-mĂȘme et de toutes les dimensions de la vie humaine. Rabelais demande la connaissance de soi, la responsabilitĂ©, mais aussi la gĂ©nĂ©rositĂ©, la foi en Dieu et en l’amitiĂ© humaine, dans une vision humaniste de l’homme. C’est qu’il s’inscrit contre les interdits moraux et religieux concernant le corps, contre la guerre et les persĂ©cutions. Dans un contexte angoissant, le corps reprĂ©sente une promesse de vie et un oubli au moins temporaire des peurs. Published by cirilbonare - dans Rabelais Notre vocation Ă©tant de vivre avec Dieu et nos frĂšres une communion vraiment parfaite, nous sommes appelĂ©s Ă  laisser le Seigneur purifier et transfigurer nos vies pour entrer corps et Ăąme dans le Royaume du conception chrĂ©tienne de la vie Ă©ternelle est originale par rapport Ă  toutes les croyances en un au-delĂ . Dans beaucoup d’autres religions et dans beaucoup de philosophies, on trouve l’idĂ©e qu’il y a une vie aprĂšs la mort ce n’est pas nouveau. Le fait qu’actuellement, il y ait des doutes ou des difficultĂ©s avec la vie Ă©ternelle est aussi quelque chose d’assez ancien dĂšs Épicure, DĂ©mocrite, dans les premiers siĂšcles avant JĂ©sus-Christ et aprĂšs JĂ©sus-Christ, il y avait des personnes qui mettaient cela en doute. Mais dans le christianisme, il ne s’agit pas simplement d’une idĂ©e ou d’une conviction on se base sur le fait qu’il y a un homme, JĂ©sus-Christ, qui est effectivement ressuscitĂ©. Il y a donc au dĂ©part le fait que, en l’an 30 environ, un peu plus de cinq cents personnes, Ă  diffĂ©rents moments, ont rencontrĂ© le Christ ressuscitĂ©. À partir de ce point de dĂ©part, chaque fois que l’on pensera Ă  la vie Ă©ternelle ou Ă  la rĂ©surrection de la chair, il faudra regarder connaissance de DieuMais de quoi s’agit-il exactement quand on parle de la vie Ă©ternelle et notamment de la vie Ă©ternelle bienheureuse, du Ciel, du paradis ? Probablement que la maniĂšre la plus synthĂ©tique de l’exprimer, c’est de dire qu’il s’agit d’entrer dans la vie de Dieu. On entre dans la communion les relations Ă©ternelles du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit. DĂ©jĂ , quand on regarde JĂ©sus, on voit qu’à l’Ascension, il s’élĂšve au Ciel, il est emportĂ© ; de mĂȘme, saint Étienne voit les cieux ouverts et JĂ©sus debout Ă  la droite de Dieu. Quand la Bible nous parle de la vie Ă©ternelle, elle prend souvent des expressions comme ĂȘtre avec Dieu » ; nous avons cela en Philippiens 1, 23 J’ai le dĂ©sir de m’en aller pour ĂȘtre avec le Christ. » Il y a aussi l’idĂ©e de voir Dieu » Ă  Corinthiens 13, 12 Actuellement, nous voyons comme dans un miroir, mais nous allons voir face-Ă -face », ou connaĂźtre » en Jean 17, 3 La vie Ă©ternelle, c’est qu’ils te connaissent, Toi le vĂ©ritable Dieu. » Et il faut savoir que, dans la Bible, voir » et connaĂźtre » ne sont pas simplement, comme nous le pensons actuellement, une opĂ©ration purement intellectuelle la connaissance est une union physique, une union des personnes, une union trĂšs profonde. L’idĂ©e de fond est donc que la vie Ă©ternelle n’est pas un lieu, mais une communion avec Dieu. Saint Augustin dit AprĂšs cette vie, c’est Dieu lui-mĂȘme notre lieu ».Une transformation en DieuDans cette vie Ă©ternelle, dans quel Ă©tat serons-nous ? Y a-t-il un changement pour nous ? Avant de parler de la rĂ©surrection de la chair, la premiĂšre chose que je pourrais dire dĂ©jĂ  est que le fait d’ĂȘtre plongĂ© en communion avec Dieu fait que l’nous sommes transformĂ©. Nous sommes transformĂ©s pour ressembler Ă  Dieu. Dans la premiĂšre ÉpĂźtre de Jean au chapitre 3 verset 2, il est dit Nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. » On devient donc comme Dieu. Nous avons aussi dans 2 Pierre 1, 4 que nous devenons participants de la nature divine ». LĂ , les PĂšres de l’Église ont inventĂ© des mots pour essayer de dire cela, par exemple divinisation » ou dĂ©ification » — le fait de devenir peu Ă  peu comme Dieu. Mais que veut dire concrĂštement devenir comme Dieu » quand nous sommes des ĂȘtres humains ?TransformĂ©s en amour et en relationL’ĂȘtre de Dieu, l’essence de Dieu, c’est d’abord l’amour. Dans la premiĂšre ÉpĂźtre de Jean, il est dit Dieu est Amour ». Tout cela, bien sĂ»r, est au-delĂ  des mots humains, mais les termes humains les plus proches pour le dire sont probablement que nous serons transformĂ©s en amour et en relation », rendus capables d’ouverture constante Ă  Dieu et Ă  nos frĂšres, de relations faites de joie partagĂ©e, d’admiration, de communion dans l’amour. MĂȘme si rien ne va ĂȘtre exact dans cette formulation, nous pouvons penser que les relations font probablement 20 Ă  30% de notre existence dont 5% est relation Ă  Dieu. Probablement, une maniĂšre de dire ce qui va se passer dans la vie Ă©ternelle, c’est que l’on deviendra 100% fait d’aimer parfaitement, d’ĂȘtre complĂštement en relation et en amour sans aucun obstacle nous donne la joie, nous donne la Dieu, dans la TrinitĂ©, est 100% relation, nous serons nous aussi 100% relation d’amour Ă  Dieu et aux cela a des consĂ©quences trĂšs pratiques par exemple, ce n’est pas impossible que dans la vie Ă©ternelle, nous serons Ă  cĂŽtĂ© des personnes que nous avons eu le plus de mal Ă  supporter sur Terre, car nous serons tellement capables d’aimer, tellement aimant et dans l’amour que nous voudrons pratiquement avoir ces relations. Nous serons dans une vie de pardon et d’ vraie joieLa consĂ©quence d’une vie de pardon et d’amour vrais, est ce que l’on appelle habituellement la bĂ©atitude », c’est-Ă -dire la joie le fait d’aimer parfaitement, d’ĂȘtre complĂštement en relation et en amour sans aucun obstacle nous donne la joie, nous donne la bĂ©atitude. Dans le livre de l’Apocalypse, nous avons des sortes de descriptions de la vie Ă©ternelle ou, au moins, de la JĂ©rusalem CitĂ© cĂ©leste, donc de la fin de toutes choses. Dans Apocalypse 7 et 20, il n’y a pas d’obscuritĂ©, pas de larmes. Il y a vraiment ce que les PĂšres de l’Église et les thĂ©ologiens appellent la bĂ©atitude. Une derniĂšre chose sur ce point cela nous montre bien qu’il n’y aura pas de fusion, c’est-Ă -dire que l’on ne devient pas comme une goutte d’eau dans un ocĂ©an oĂč l’on se perd en Dieu. Car pour aimer, il faut qu’il y ait deux pĂŽles il faut que l’on soit soi-mĂȘme et que Dieu soit lui-mĂȘme et que les autres soient eux-mĂȘmes. Il n’y a donc pas une fusion. La meilleure image serait probablement celle de l’éponge qui tombe dans un lac ou dans un ocĂ©an, qui se dĂ©ploie sans jamais se perdre purgatoire une nĂ©cessaire purificationLorsque l’on parle de la vie Ă©ternelle bienheureuse, du Ciel, il est clair qu’on ne peut pas entrer dans la communion parfaite avec Dieu et avec les autres sans une purification. L’enseignement catholique s’appuie — ou fait au moins rĂ©fĂ©rence — Ă  1 Corinthiens 3, Ă  partir des versets 10 Ă  15 oĂč Paul nous dit qu’il y a certaines choses que l’on construit dans la vie ici-bas, et ce que l’on construit passera comme Ă  travers un feu. Bien sĂ»r, Paul n’en parle pas prĂ©cisĂ©ment, mais nous nous appuyons lĂ -dessus pour avoir l’idĂ©e d’une purification. Probablement, l’idĂ©e biblique qui fonde vraiment le purgatoire, c’est l’idĂ©e de la priĂšre pour les morts. Nous voyons cela par exemple dans 2 MaccabĂ©es 12, 46 — donc encore dans l’Ancien Testament — oĂč il est question de prier pour les morts. Les PĂšres de l’Église se sont dit alors Si nous prions pour les morts, cela veut dire qu’il peut encore leur arriver quelque chose. »La premiĂšre Église priait pour les mortsIl n’y a de priĂšres pour les morts que dans l’Ancien Testament, dans ce que les catholiques appellent les livres deutĂ©rocanoniques, que les protestants appellent apocryphes et qui ne font pas partie de la Bible protestante. Nous avons donc lĂ  une vraie difficultĂ© ƓcumĂ©nique car il n’y a pas de point d’appui biblique commun sur cette question. Il faut toutefois essayer de comprendre pourquoi l’Église primitive a commencĂ© dĂšs l’origine Ă  prier pour les morts cela se fait probablement Ă  partir du Ier siĂšcle mais certainement aux IIe et IIIe siĂšcles. Beaucoup de liturgies des tous premiers siĂšcles se dĂ©roulaient sur le tombeau des martyrs. Nous avons donc dĂ©jĂ  une premiĂšre idĂ©e on commĂ©more le martyr. Dans des textes d’OrigĂšne donc au IIe siĂšcle et des textes de Cyprien au IIIe siĂšcle, il est question d’une priĂšre pour les morts. Ce sont ces deux auteurs qui ont principalement introduit l’idĂ©e d’une sorte d’étape de purification, un lieu oĂč les morts sont en attente, en prĂ©paration, d’oĂč la possibilitĂ© de prier pour communion des saints au sens large se retrouve dans Romains 5, 12 par exemple, ou dans d’autres textes de Paul, oĂč nous sommes membres » les uns des autres. Nous pouvons appliquer cela au fait que nous sommes aussi membres de ceux qui sont passĂ©s dans la vie Ă©ternelle, car il n’est pas considĂ©rĂ© qu’il y ait une immense diffĂ©rence entre la vie Ă©ternelle et ici-bas, dĂšs lors que nous y sommes dĂ©jĂ  tous. Quand JĂ©sus parle du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob qui n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants », il nous dit que les morts sont vivants. Mais cette doctrine du purgatoire n’est pas quelque chose que l’on peut baser uniquement sur des textes bibliques explicites ; c’est plutĂŽt une question de logique de Dieu qui nous purifieAu purgatoire, ce n’est pas nous-mĂȘmes qui nous purifions c’est Dieu qui nous l’un des problĂšmes du protestantisme avec cette doctrine, Ă  juste titre nous ne pouvons pas nous purifier par des efforts, par notre souffrance. Mais si simplement c’est l’amour de Dieu, la puissance de l’amour de Dieu et sa saintetĂ© qui nous purifie, c’est dans la logique de la grĂące. Ainsi, le purgatoire n’est pas un troisiĂšme pĂŽle entre le paradis et l’enfer, ce qui est rarement tout Ă  fait clair pour beaucoup de catholiques. Soit on entre dans la vie Ă©ternelle bienheureuse, soit on va en enfer, mais le purgatoire n’est que la porte d’entrĂ©e, si l’on peut dire, pour la vie Ă©ternelle bienheureuse. Il n’y a pas de retour en arriĂšre. Une fois que nous sommes au purgatoire, nous sommes dĂ©jĂ  sauvĂ©s de maniĂšre dĂ©finitive ; nous sommes simplement en train de vivre ce VI a Ă©tĂ© trĂšs clair sur le fait qu’on ne peut pas compter un temps au purgatoire puisque nous sommes dĂ©jĂ  dans la vie Ă©ternelle et qu’il faut plutĂŽt penser un Ă©tat de purification
Il ne faut pas considĂ©rer non plus qu’il y a un temps » au quelque chose qui a malheureusement beaucoup fait partie de certains enseignements catĂ©chĂ©tiques ou de certaines dĂ©votions on parlait d’ annĂ©es » au purgatoire ou de durĂ©e du purgatoire ». Paul VI a Ă©tĂ© trĂšs clair sur le fait qu’on ne peut pas compter un temps au purgatoire puisque nous sommes dĂ©jĂ  dans la vie Ă©ternelle et qu’il faut plutĂŽt penser un Ă©tat de purification qui, du point de vue humain, peut ĂȘtre instantanĂ© ou qui peut avoir une durĂ©e, mais qui, pour les personnes qui sont en train de le vivre, peut ĂȘtre instantanĂ©. Du coup, cela aide Ă  comprendre que l’on n’est pas en train de vivre des sortes de vies parallĂšles dans d’autres lieux ; c’est plutĂŽt comme le pĂ©diluve pour entrer dans une piscine. C’est-Ă -dire qu’on le franchit. L’idĂ©e sous-jacente est vraiment de prendre au sĂ©rieux la saintetĂ© de Dieu quand on entre en contact avec la saintetĂ© de Dieu, celle-ci nous transforme. Mais il est difficile d’aller plus loin sur ce point, car il n’y a pas vraiment de textes bibliques qui le existe bel et bien L’enfer, en revanche, est une idĂ©e trĂšs biblique. Nos contemporains ont du mal avec l’enfer car Dieu est infiniment bon, et cette idĂ©e d’un lieu de souffrance et de tĂ©nĂšbres leur paraĂźt un peu mythologique. Mais c’est trĂšs prĂ©sent dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Par exemple, dans Matthieu 25, nous avons le Jugement dernier oĂč l’on voit de maniĂšre finalement assez claire — mĂȘme si ce ne sont que des images — que certains sont sauvĂ©s tandis que d’autres, en consĂ©quence de ce qu’ils auront vĂ©cu, des actes qu’ils ont posĂ©s durant leur existence, vont Ă  une forme de perte. Il y a beaucoup d’images sur des pleurs et des grincements de dents » par exemple Matthieu 13, 42 ou un feu Ă©ternel » aussi dans Matthieu 25, 41 ou un Ă©tang de feu » Apocalypse 20, 14. En 2 Thessaloniciens 1, 9 oĂč il est dit que ces personnes qui sont perdues sont chĂątiĂ©es d’une perte Ă©ternelle, Ă©loignĂ©es de la face du Seigneur et de la gloire de sa force ».La foi chrĂ©tienne est probablement, parmi toutes les religions et toutes les philosophies, celle qui a le plus de respect pour la capacitĂ© de la libertĂ© humaine. L’enfer, en fait, est le contraire de la vie Ă©ternelle bienheureuse qui Ă©tait amour et perte de Dieu, la rupture avec Dieu, la perte des autres et la rupture avec les autres, c’est cela la souffrance. Celle-ci n’est pas forcĂ©ment une forme de punition active de la part de Dieu, mais c’est plutĂŽt qu’étant profondĂ©ment faits pour l’amour et la communion avec Dieu et les autres, en son absence dans la vie Ă©ternelle, nous sommes dans une rĂ©elle souffrance de l’enferEn français, le mot enfer » est trĂšs proche du mot enfermement » ; il y a donc une sorte d’enfermement sur soi qui fait que, comme pour la vie Ă©ternelle, on commence dĂ©jĂ  en partie Ă  le vivre sur Terre. C’est-Ă -dire qu’ici-bas, on vit dĂ©jĂ  la communion avec Dieu et avec les autres et que l’on vit dĂ©jĂ  des formes d’enfer et de rupture. Il y a seulement un moment — le moment de notre mort — oĂč cela devient dĂ©finitif. Il faut bien comprendre que Dieu ne veut pas l’enfer, qui n’est créé que par notre refus. Dans 2 Pierre 3, 9 ou bien dans 1 TimothĂ©e 2, 4, il est bien Ă©crit que le Seigneur veut que personne ne pĂ©risse Lui — [Dieu] — veut que tous les hommes soient sauvĂ©s ». La volontĂ© de Dieu, c’est que tous les hommes soient sauvĂ©s. Mais c’est nous qui avons la possibilitĂ© de crĂ©er l’enfer. L’enfer, dans un sens, a Ă©tĂ© créé par les mystĂšre de la libertĂ© de l’hommeLa foi chrĂ©tienne est probablement, parmi toutes les religions et toutes les philosophies, celle qui a le plus de respect pour la capacitĂ© de la libertĂ© humaine. Dans un sens, il n’y a pratiquement que le christianisme qui pense que l’homme est capable librement de poser des actes qui vont avoir une valeur aussi permanente et qui peuvent aller contre son bonheur, contre sa nature. Dans beaucoup de philosophies, il est impossible d’aller vraiment contre sa nature ou son bonheur. La foi chrĂ©tienne offre cette perception rĂ©vĂ©lĂ©e par la Bible que nous sommes capables de faire cette chose totalement mystĂ©rieuse renoncer Ă  son bonheur moment de la mort, Dieu se propose Ă  nousLa question qui peut se poser ensuite est la suivante n’a-t-on pas une sorte de derniĂšre chance » au moment de notre mort ? Beaucoup de spirituels et beaucoup de thĂ©ologiens pensent ainsi. Bien sĂ»r, les actes que l’on pose pendant notre vie vont avoir une vraie consĂ©quence, mais au moment de notre mort, mystĂ©rieusement, Dieu se propose Ă  nous. Nous avons de nouveau la possibilitĂ© de prendre position. Mais en mĂȘme temps, il faut vraiment comprendre que notre vie est sĂ©rieuse, c’est-Ă -dire que les actes que nous avons posĂ©s pendant notre vie sont sĂ©rieux. Dans un sens, il y a une sorte de pli qui est pris, qui fait qu’il va ĂȘtre plus difficile d’ĂȘtre en incohĂ©rence avec soi-mĂȘme et de dire oui Ă  Dieu si nous avons dit non Ă  Dieu pendant toute sa vie. Il reste que la grĂące de Dieu et l’amour de Dieu Ă©tant plus forts que tout, il peut se reproposer Ă  nous. Pastoralement, j’ai vĂ©cu deux ou trois situations oĂč je me suis dit Je comprends qu’il est possible de dire non Ă  Dieu. » Il s’agissait de personnes qui, sur leur lit de mort, ont refusĂ© de pardonner Ă  un proche. Cette situation me semble le plus proche, humainement, de ce qui peut ĂȘtre un non Ă  Dieu dĂ©finitif. Car quand on refuse de pardonner au moment de notre mort, en fait, cela veut dire que l’on refuse la vie Ă©ternelle avec cette personne. Et refuser la vie Ă©ternelle avec quelqu’un est une maniĂšre d’opposer un refus dĂ©finitif ou une fermeture dĂ©finitive Ă  l’amour et Ă  la relation qu’est la vie Ă©ternelle. Ainsi, c’est peut-ĂȘtre une maniĂšre de comprendre comment le non dĂ©finitif Ă  Dieu, Ă  l’ultime instant, est rĂ©surrection de la chairPour le moment, nous avons Ă©voquĂ© la situation de l’homme dans la vie Ă©ternelle, pour ce que l’on peut en connaĂźtre d’aprĂšs la Bible et la foi catholique. Mais il y a aussi un point qui est totalement unique, c’est la rĂ©surrection de la chair dans la foi chrĂ©tienne. C’est-Ă -dire que, non seulement la dimension spirituelle qui est en nous vivra une communion — ou une absence de communion — avec Dieu et les autres pour l’éternitĂ©, mais mĂȘme notre corps, notre chair se trouvera dans cette vie seul modĂšle et le seul accĂšs que nous avons Ă  cette rĂ©alitĂ©, c’est le corps de JĂ©sus mĂȘme qu’on ne connaĂźt la rĂ©surrection qu’à travers le Christ, le seul ĂȘtre humain qui soit ressuscitĂ© il y a aussi le cas de la sainte Vierge, mais les Évangiles ne nous disent rien sur son corps ressuscitĂ©, de mĂȘme on ne connaĂźt la rĂ©surrection de la chair qu’à travers son corps ressuscitĂ© et les diffĂ©rentes apparitions et la maniĂšre dont les disciples ont pu toucher ou au moins voir oĂč JĂ©sus a mangĂ©. Nous voyons cela par exemple dans le rĂ©cit de Luc 24, versets 29 Ă  42 oĂč JĂ©sus apparaĂźt, puis dit Regardez mes mains, regardez mes cĂŽtĂ©s, regardez mes plaies qui sont lĂ . Donnez-moi Ă  manger. » Et JĂ©sus dit trĂšs clairement Je ne suis pas un fantĂŽme. » Que nous dit la Bible sur ce corps ressuscitĂ© pour nous ? Pratiquement le seul texte que nous avons, Ă  part ce que l’on voit chez JĂ©sus, c’est 1 Corinthiens 15 Ă  partir des versets 35 oĂč Paul dit, d’une part, que poser cette question est une question stupide, car on ne peut pas savoir. Mais il poursuit son raisonnement, essaie d’expliquer il imagine le rapport entre une semence et une plante. Nous sommes la semence actuellement et la plante est ce que notre corps sera dans la vie Ă©ternelle. C’est en fait une image qui ne dit pas grand-chose de concret, sauf un point fondamental entre la semence et la plante, entre la graine et la plante, il y a une identitĂ© de rĂ©alitĂ©, d’ mĂȘme ĂȘtre, mais trĂšs diffĂ©rentQuand saint Thomas d’Aquin commente ce texte de Paul, il dit essentiellement Il y a une identitĂ© de substance et une diffĂ©rence de disposition. » C’est-Ă -dire qu’il s’agit de la mĂȘme rĂ©alitĂ© dans un autre Ă©tat. Il reprend quatre termes que Paul utilise dans 1 Corinthiens 15, 42 Ainsi en va-t-il de la rĂ©surrection des morts nous sommes semĂ©s dans la corruption, on ressuscite dans l’incorruptibilitĂ© ; nous sommes semĂ©s dans l’ignominie, on ressuscite dans la gloire ; nous sommes semĂ©s dans la faiblesse, on ressuscite dans la force ; nous sommes semĂ©s corps psychique ou animal », selon les traductions, on ressuscite corps spirituel. » Et Thomas d’Aquin essaie d’expliquer chacun de ces mots. Incorruptible » veut dire que notre corps ne subira plus la mort et ne subira plus la souffrance ou la maladie. Glorieux » veut dire que nous serons parfaitement beaux, parfaits. Il utilise le mot claritas en latin, la clartĂ© c’est-Ă -dire que l’on rayonnera de la gloire de Dieu. En fait, nous serons transparents Dieu pourra passer Ă  travers
 Nous aurons un corps qui sera transparent Ă  la prĂ©sence de Dieu. Un corps spirituel est un corps parfaitement adaptĂ©, transformĂ© et transfigurĂ© par notre Ăąme, par notre force » est plus difficile Ă  expliquer ; Thomas d’Aquin se reporte Ă  la maniĂšre dont le corps de JĂ©sus ressuscitĂ© peut faire beaucoup de choses que notre corps mortel ne peut pas faire par exemple, traverser des portes, apparaĂźtre au milieu des disciples, ĂȘtre dans plusieurs lieux Ă  la fois car il apparaĂźt Ă  plusieurs disciples Ă  la fois
 C’est cela, la force faire avec notre corps ce que l’on veut, sans limite. Le quatriĂšme terme est spirituel », un corps spirituel » c’est ici que nous avons Ă  mon avis l’explication la plus intĂ©ressante. En paraphrasant saint Thomas, nous avons un corps parfaitement uni Ă  l’ñme. C’est vrai que cela correspond Ă  notre expĂ©rience dans notre vie mortelle, nous savons bien que nous sommes une unitĂ© corps et Ăąme », mais nous voyons aussi des tensions entre notre corps et notre Ăąme, entre nos dĂ©sirs et notre volontĂ© ; saint Thomas nous dit Ce qui se passe au Ciel, c’est que cette unitĂ©, qui n’est pas tout Ă  fait rĂ©alisĂ©e sur Terre, est totalement rĂ©alisĂ©e nous sommes parfaitement un. » Il n’y a plus ces tensions. C’est cela, un corps spirituel un corps parfaitement adaptĂ©, transformĂ© et transfigurĂ© par notre Ăąme, par notre que le corps ressuscitĂ© n’est pasDans un sens, il est plus facile de dire ce que n’est pas le corps ressuscitĂ© que de dire ce qu’il est. Je peux dire trois choses sur ce qu’il n’est pas — nous sommes vraiment sĂ»r de cela du point de vue de la foi catholique. PremiĂšrement il n’y a pas que l’ñme qui est ressuscitĂ©e. DeuxiĂšmement il n’y a pas de rĂ©incarnation ou de mĂ©tempsychose dans un autre corps. C’est vraiment notre corps. Et troisiĂšmement il faut Ă©viter deux extrĂȘmes concernant mon corps qui ressuscite. Il faut Ă©viter l’extrĂȘme de penser qu’il est une chair comme la nĂŽtre. L’explication est un peu dĂ©licate on peut imaginer que la matiĂšre dans la vie Ă©ternelle est transformĂ©e, transfigurĂ©e. Il ne s’agit pas d’une matiĂšre comme nous la connaissons. Est-ce une matiĂšre qui est purement Ă©nergie ? Je ne pense pas, mais analogiquement, une bonne image serait de dire que la matiĂšre est transformĂ©e ce n’est donc plus une chair
 ce n’est pas une viande » ! Mais d’un autre cĂŽtĂ©, ce n’est pas un ectoplasme. Ce n’est pas simplement une sorte d’image, de projection mentale flottante nous sommes entre les deux. Et nous ne savons pas ce qu’il y a exactement entre les qui constitue notre identitĂ©Le plus important ce sont les trois enjeux de la rĂ©surrection de la enjeu tout ce qui fait partie de notre identitĂ© est conservĂ©. En fait, nous ressuscitons avec tout ce qui fait partie de notre identitĂ©. C’est probablement le critĂšre. Ainsi, nous ne savons pas exactement ce que cela veut dire mais, au moins, c’est certain. Par exemple, notre corps fait partie de notre identitĂ©. Je pourrais faire un pas de plus — cela n’a jamais Ă©tĂ© dĂ©fini par l’Église, mais les grands thĂ©ologiens sont d’accord sur ce point nous ressusciterons homme quand nous avons Ă©tĂ© homme, et femme quand nous avons Ă©tĂ© femme, car ĂȘtre homme ou femme fait partie de notre identitĂ©. Dans le texte citĂ© prĂ©cĂ©demment Il est le Dieu des vivants et non pas des morts » Mt 22, 32, JĂ©sus dit À la rĂ©surrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel » v. 30. Certains thĂ©ologiens ont mal interprĂ©tĂ© ce texte en disant Si nous sommes comme des anges, c’est que nous n’avons pas de sexualitĂ©, pas de sexe. » D’abord, nous n’n savons rien, c’est-Ă -dire que l’on ne sait pas, Ă  propos des anges, ce qu’il en est. Lewis, par exemple, pense que toute la rĂ©alitĂ© est sexuĂ©e, donc les anges aussi. C’est une hypothĂšse pour le moment, mais pour nous, ce que nous dit ce texte, c’est que nous ne nous marierons pas on ne prend pas homme ou femme dans la vie Ă©ternelle. Cela ne dit pas que nous ne sommes pas hommes ou nous ne sommes pas femmes. Saint Thomas le dit trĂšs clairement, comme la plupart des grands thĂ©ologiens Nous sommes homme quand nous avons Ă©tĂ© homme, ou femme quand nous avons Ă©tĂ© femme ». En revanche, nous pouvons nous demander sans avoir de rĂ©ponses sera-t-on noir quand nous avons Ă©tĂ© Noir, ou blanc quand nous avons Ă©tĂ© Blanc ? Aura-t-on des ongles ? Aura-t-on des cheveux ? Beaucoup de thĂ©ologiens, surtout dans les temps antiques, se sont posĂ© cette question, et ce sont probablement des questions auxquelles il ne vaut mieux pas chercher une rĂ©ponse pour le moment. Le plus important est de dire que l’on conserve tout ce qui fait partie de notre identitĂ©. Du coup, il y a une deuxiĂšme question Ă  l’intĂ©rieur de cet enjeu. Le cas des faiblesses corporellesQu’en est-il, par exemple, si jamais je suis petit, moche et idiot ? Est-ce que je ressuscite petit, moche et idiot ?Plus profondĂ©ment, cela pose une vraie question que se passe-t-il quand nous sommes porteurs d’un handicap physique ou mental ? De nouveau, nous sommes plutĂŽt obligĂ©s de prendre une sorte de critĂšre de rĂ©flexion plutĂŽt que de donner une rĂ©ponse toute faite d’une part, il nous est assurĂ© que toute personne handicapĂ©e sera dans le bonheur et que son corps sera au maximum de sa perfection. Et d’autre part, il y a aussi des Ă©vĂ©nements que nous avons vĂ©cus sur Terre qui peuvent faire partie de notre identitĂ©. Par exemple, saint Augustin est assez intĂ©ressant sur ce point-lĂ , en disant Toutes nos blessures disparaĂźtront au Ciel sauf les blessures des martyrs, car les martyrs ont vĂ©cu ces blessures en donnant leur vie pour le Christ et pour les autres. » Je poursuivrai dans ces termes en disant qu’il n’est pas impossible que certaines des souffrances que nous avons portĂ©es sur Terre au nom du Christ, au nom de l’amour, nous aient marquĂ©s, et marquĂ©s suffisamment en profondeur pour que nous puissions continuer Ă  les porter. Mais nous les porterons en Ă©tant rĂ©conciliĂ©s avec ces souffrances. C’est la mĂȘme chose pour le petit moche et idiot la dĂ©finition de la beautĂ© que nous avons sur Terre n’est pas nĂ©cessairement celle du Ciel. C’est-Ă -dire que la beautĂ© dans l’ÉternitĂ© n’est pas selon les critĂšres des top-models nous voyons bien, sur Terre, que certaines vieilles femmes trĂšs ridĂ©es, marquĂ©es par l’ñge, par les relations, par ce qu’elles ont portĂ©, sont beaucoup plus rayonnantes que certaines top-models. Il n’est donc pas impossible que c’est ce qui se passera au Ciel
 nous ne deviendrons pas comme Brad Pitt ou Claudia Schiffer ou comme les derniers top-models, nous ne serons pas totalement transformĂ©, mais peut-ĂȘtre trĂšs profondĂ©ment rĂ©conciliĂ© avec notre corps tel qu’il est. D’ailleurs, JĂ©sus lui-mĂȘme ressuscite avec ses blessures, signe que ces blessures qu’il a vĂ©cues pour les autres peuvent ĂȘtre encore son corps mortelIl faut bien sĂ»r se poser la question du sens de cette rĂ©surrection de la chair pour la vie prĂ©sente. Celle-ci nous permet d’éviter deux extrĂȘmes. Un premier extrĂȘme serait de rejeter notre corps dĂšs ici-bas, alors que toutes les belles expĂ©riences physiques, corporelles, que nous vivons sur Terre sont dĂ©jĂ  des anticipations du Ciel sentir le vent ou le soleil sur sa peau, sentir la terre quand nous jardinons, ou l’écorce d’un arbre, ou mĂȘme l’amour, la caresse, l’amour physique, peuvent ĂȘtre des anticipations du Ciel, car nous vivons quelque chose de beau et de fort avec notre corps. Mais l’autre extrĂȘme, c’est justement de faire n’importe quoi avec son corps. Car si notre corps ressuscite, nous devons justement le soigner et le protĂ©ger pas de drogue, attention Ă  la maniĂšre dont nous vivons notre sexualité  Tout ce qui est vĂ©cu ici-bas peut ĂȘtre une anticipation du Ciel et doit ĂȘtre pris au sĂ©rieux comme tel. Peut-ĂȘtre que la rĂ©conciliation avec son propre corps sur Terre fait partie de ces anticipations. Quand on peut se regarder dans un miroir et ne pas dire AĂŻe, je suis moche, encore une nouvelle ride et un nouveau cheveu blanc ! », mais Quelle beautĂ© le Seigneur a créée ! », dans certains cas, c’est un pas de rĂ©conciliation et une anticipation de la vie rĂ©surrection du cosmos tout entierPour beaucoup de thĂ©ologiens classiques, il n’y a pas de rĂ©surrection pour les animaux car ils n’ont pas d’ñme spirituelle et ne ressuscitera que ce qui est utile Ă  l’homme. Mais bibliquement parlant, il est Ă  peu prĂšs clair qu’il y aura une rĂ©surrection du cosmos tout entier. On voit en Romains 8 que la CrĂ©ation tout entiĂšre gĂ©mit dans les douleurs de l’enfantement et attend, elle aussi, la libĂ©ration. Dans l’Apocalypse, on voit qu’il y aura la crĂ©ation d’une terre nouvelle et d’un ciel nouveau c’est donc dĂ©jĂ  la reprise des prophĂ©ties d’IsaĂŻe. On peut donc penser qu’il y aura une rĂ©surrection de l’ensemble du cosmos et qu’à l’intĂ©rieur de ce cosmos, toute forme de rĂ©alitĂ© sera transfigurĂ©e. RĂ©cemment, le pape François a consolĂ© un petit enfant en lui disant qu’il ne fallait pas qu’il crĂ©e une sĂ©paration dĂ©finitive avec son chien ou son chat, car la mort ne serait pas une sĂ©paration dĂ©finitive. Nous pouvons penser que tout ce qui fait partie du cosmos, d’une maniĂšre ou d’une autre, sera transfigurĂ© dans la vie Ă©ternelle. Hello les amis corps, Je suis un corps de femme de 53 ans, qui en a vu de toutes les couleurs. Comme beaucoup de corps de femmes et d'enfants vous me direz ! D'ailleurs, on ne devrait plus ĂȘtre Ă  une piqĂ»re ou un abus prĂšs. Je suis un corps bon vivant, joyeux de nature. Je prĂ©fĂšre par exemple les bains de mer en hiver pour renforcer mes dĂ©fenses immunitaires, aux overdoses et Ă  la frĂ©quentation des dealers en tous genres ;-. Je prends la parole pour mon hĂŽte, une femme donc, parce que depuis 25 ans qu'elle murmure Ă  l'oreille des dirigeants et Ă©lus, qu'elle a tout essayĂ© pour prĂ©venir plutĂŽt que guĂ©rir, que ses travaux sur le maintien de la vitalitĂ© des territoires ont servi Ă  faire de la com et du crĂ©dit impĂŽt recherche Ă  un grand groupe et une grande banque, qu'elle a dĂ» dĂ©missionner et dĂ©missionner encore pour garder son intĂ©gritĂ©, elle n'en peut plus ! Elle n'est pas salariĂ©e, pas normĂ©e, pas subventionnĂ©e, pas pfizĂ©e ni plus rĂ©munĂ©rĂ©e du coup et franchement, juste lĂ , sidĂ©rĂ©e, vulnĂ©rable, entĂȘtĂ©e, courageuse, isolĂ©e, posĂ©e sur terre, dans le vide, devenue Personne, tel Ulysse face au cyclope. ! J'ai envie qu'elle reste en vie alors c'est moi qui prends les commandes ! Hi, hi, je suis son corps de garde ;- Stop, je dis ! Et je suis bien placĂ© pour le dire depuis les abus de l'enfance stop, on n'en peut plus depuis des siĂšcles et des siĂšcles, nous les corps, d'ĂȘtre donnĂ©s sans consentement au pouvoir du plus fort, Ă  l'Ă©glise, au champ de bataille, au trottoir, Ă  l'usine, Ă  la mine, au stress, Ă  la science, Ă  la finance. Nous sommes des corps vivants, sensibles et intelligents ! De mĂ©moire de chair et de cellules, j'ai en moi une vraie bibliothĂšque d'infos pas du tout mĂ©diatiques mais trĂšs organiques, ancestrales sur la nature, le vivant, le danger, la maltraitance, les modalitĂ©s pour survivre dans un monde de dualitĂ© et de rapports de force. Depuis le temps que mes cellules sont moralisĂ©es, dĂ©moralisĂ©es, militarisĂ©es, Ă©duquĂ©es, conditionnĂ©es, quel boulot pour les libĂ©rer et les reprogrammer du cĂŽtĂ© de la vie ! J'ai aussi quel bonheur, donnĂ© naissance plusieurs fois, stockĂ© toutes les infos sur la fabrication de la vie, l'Ă©volution, l'amour, la magie, les cycles, les saisons, la mort, la naissance, le froid, le chaud, le vrai, le faux. Je sens tout, je capte tout depuis ma peau, mes neurones du cerveau, mais surtout du coeur et du ventre. Je suis mĂȘme reliĂ© Ă  l'inconscient collectif, la partie immergĂ©e de l'iceberg humain. Suis en alerte permanente, ça peut plus durer. J'ai dĂ©clenchĂ© un psoriasis dans la narine sans jamais faire un test PCR. MĂȘme anesthĂ©siĂ©, je me rappelle de tout car je suis la sentinelle de mon hĂŽte ! Je l'aime et je veille avec acharnement thĂ©rapeutique Ă  sa vie. Ce que me dit ma mĂ©moire cellulaire n'est pas ce qui est inscrit dans les manuels d'histoire. L'info direct Life se tresse au fil des expĂ©riences dans mon ADN et je la diffuse en battements de coeur, en maux, en rĂȘves, en mouvements Ă  mon hĂŽte qui ne sait parfois plus oĂč donner de la tĂȘte avec autant de logiciels de traumas et souffrances de l'humanitĂ©. L'homo sapiens, c'est l'homme qui en sait trop on dirait, mais ne sent plus la vie circuler en lui, ne peut plus se sentir. Rappelez-vous de nous, vos corps ! Écoutez-nous, parlez-nous et surtout redonnez-nous de la joie d'urgence au pays du mental dominant et du rĂ©gime de la tant que corps bien vivant et vibrant et souhaitant le rester, je ne lance pas d'appel Ă  l'aide mais Ă  l'ode Ă  la joie, au droit de jouir de sa vie physique et psychique sainement. Je suis un corps de femme et j'en peux plus de mettre l'armure, de rĂ©sister, d'ĂȘtre mutilĂ©e, de stresser, d'en baver chaque jour. Je ne lance pas l'appel de Londres ;- mais un appel aux ondes, pas les 5G ...Un appel aux ondes des vivants, celles qui nous relient, font vibrer ensemble nos fascias, nos muscles, nos organes de joie, de plaisir, d'Ă©nergie. Celles qui coopĂšrent, nourrissent nos organes, font circuler le sang, dĂ©clenchent la bonne biochimie du cerveau, sont sources de motivation, de crĂ©ativitĂ©, de santĂ©, d'autonomie ! Celles qui nous mettent en mouvement, pas celles qui figent de peur, nous dĂ©matĂ©rialisent, nous condamnent Ă  l'Ă©cran, Ă  la vie tĂ©lĂ©commandĂ©e, tĂ©lĂ©travaillĂ©e, tĂ©lĂ©surveillĂ©e. Si je trouve d'autres corps amis, je proposerais volontiers de rĂ©diger ensemble la dĂ©claration du droit des corps Ă  disposer d'eux-mĂȘmes les femmes et les enfants d'abord de prĂ©fĂ©rence -, l'abolition ferme et dĂ©finitive de l'esclavage des corps. Parce que certes, nous sommes livrĂ©s pour vous, mais pour Vivre bon sang ! Pas pour souffrir, ĂȘtre abusĂ©s, exploitĂ©s, confinĂ©s, dĂ©minĂ©ralisĂ©s, piquĂ©s, QR codĂ©s !Vivre heureux de prĂ©fĂ©rence, sainement, simplement, librement, humainement et dans la pleine expression de nos dons et de nos aspirations - Bon je m'arrĂȘte lĂ , un corps se mĂ©fie des discours et se fout de la politique. 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] » l’idĂ©e d’un Souverain Bien, si l’on reprend les termes de la tradition philosophique antique.[3] Cette union avec le divin peut aisĂ©ment nous faire penser aux nĂ©o-platoniciens selon lesquels la finalitĂ© de tout vie Ă©tait le retour Ă  l’Un. Ainsi choisir une vie bonne, dirigĂ©e vers Dieu, suppose alors la possibilitĂ© d’une vie contraire ; une forme de vie opposĂ©e et menĂ©e selon d’autres principes.[4] La plupart des chercheurs s’accordent Ă  dĂ©finir l’antithĂšse de la bonne vie comme une vie conduite selon la chair », ce qui semble suggĂ©rer que la vie bonne est guidĂ©e par l’esprit », si l’on reprend l’opposition fondamentale et traditionnelle de ces deux entitĂ©s. Une vie menĂ©e selon la chair » se dĂ©finit principalement par le comportement de l’homme soumis Ă  ses passions. Ses derniĂšres se traduisent par des comportements nĂ©gatifs dĂ©tournant l’homme du seul vĂ©ritable bien, incarnĂ© par Dieu. Agir selon la chair c’est donc agir en fonction de ses propres intĂ©rĂȘts et passions, inscrivant le sujet dans l’égoĂŻsme et l’orgueil. Le baptĂȘme d’Augustin Suivre l’ordre de Dieu suggĂšre de choisir la bonne voie, et reprĂ©sente un choix de vie fondamental.[5] L’homme empruntant le chemin de la vie, de la bonne vie, rĂ©alise pleinement sa nature conforme Ă  l’ordre de Dieu. Ce cheminement spirituel se dĂ©finit en deux temps, merveilleusement bien symbolisĂ©s dans les Confessions d’Augustin. La premiĂšre Ă©tape essentielle pour s’engager dans la vie bonne est la conversion Ă  laquelle Augustin consacre le Livre VIII. Le second temps embrasse le reste de la vie de l’homme suivant l’ordre de Dieu. Bien qu’elle soit bonne, cette vie est marquĂ©e par des luttes, des chutes et des progrĂšs.[6] C’est de cette maniĂšre qu’il faut alors comprendre la phrase augustinienne, tirĂ©e du Livre de Job La vie humaine sur la terre est une provocation ». Car mĂȘme si la conversion est un acte dĂ©cisif, un pas de plus en direction de Dieu, elle ne fait pas pour autant disparaĂźtre toutes les tentations et les concupiscences de la vie sur terre. Bien des ennemis accablent encore l’ñme des hommes, pourtant convertis, et entravent leur effort vers Dieu. En outre, il faut voir dans ces peines des Ă©preuves ordonnĂ©es par Dieu qu’il est nĂ©cessaire d’endurer, de souffrir afin de se purifier. Par l’épreuve, Dieu purifie l’homme de tous les restes de convoitises pour qu’il ne reste plus que le dĂ©sir de Dieu.[7] Les entraves principales dans le cheminement spirituel sont principalement les choix passĂ©s, sĂ©dimentĂ©s au plus profond devenant alors une seconde nature. Dans les Confessions, Augustin expose trĂšs clairement ses mauvaises habitudes qui l’entravent malgrĂ© lui. Dans le passĂ©, sa volontĂ© n’a pas choisi le bon chemin, s’orientant Ă  l’opposĂ© de l’ordre de Dieu. Son Ăąme est devenue faible et ne peut dĂ©sormais plus retrouver le chemin de la bonne vie par ses propres moyens. A la thĂšse d’une faiblesse individuelle et psychologique de la volontĂ©, Augustin laisse Ă©galement entrapercevoir la thĂšse d’une faiblesse universelle et ontologique.[8] Il apparaĂźt Ă©galement que, s’il ne peut pas vĂ©ritablement mener la vie d’abstinence tournĂ©e vers Dieu, c’est qu’il n’a pas la capacitĂ© de vouloir correctement. La faiblesse se trouve dans la volontĂ© humaine en gĂ©nĂ©ral, et la cause revient au pĂ©chĂ© originel.[9] Le pĂ©chĂ© originel et l’humanitĂ© Alors que dans le Livre VIII des Confessions la faiblesse de la volontĂ© Ă©tait de l’ordre de l’individualitĂ© et en fonction des habitudes passĂ©es, le Livre XIII dĂ©voile une faiblesse structurelle, c’est-Ă -dire que l’homme est dans l’impossibilitĂ© d’accĂ©der au Bien par ses propres moyens. MalgrĂ© tous les efforts d’Augustin, il ne peut gagner le combat spirituel qu’il a entrepris Ă  la suite de sa conversion par ses propres moyens. Seul Dieu, par sa grĂące, peut transformer la nature de l’homme.[10] Par son exĂ©gĂšse des trois premiers chapitres de la GenĂšse, Augustin analyse la structure de la nature humaine, et il semblerait que ce soit prĂ©cisĂ©ment Ă  partir du moment dramatique de la faute adamique que les hommes sont dans l’incapacitĂ© de se maitriser et de maintenir leur volontĂ© consciente en direction de Dieu.[11] Une force irrĂ©ductible qui les dĂ©passe s’est logĂ©e dans le cƓur mĂȘme de tous les hommes depuis les premiers temps de l’humanitĂ©. De ce fait, la volontĂ© de l’homme se tourne automatiquement vers les concupiscences de la vie. La concupiscence apparaĂźt alors comme une composante structurelle de la volontĂ© dĂ©chue de l’homme, dĂ©signant toute forme de dĂ©sir amenant l’homme Ă  aller contre l’ordre divin.[12] En privilĂ©giant ses passions et sa chair, il en vient Ă  se prĂ©fĂ©rer lui-mĂȘme Ă  Dieu. Une vie concupiscente disperse l’homme, ne pouvant donc pas s’unir Ă  Dieu. Se maitriser permet de se retourner sur soi-mĂȘme, se rĂ©unir pour mieux faire un avec Dieu. Oui, nous maitriser nous rĂ©unit et nous pousse Ă  l’unitĂ© quand nous glissons dans la dispersion. »[13] En d’autres termes, il s’agit de reconquĂ©rir l’unitĂ© stable de la vie intĂ©rieure et de fuir la dispersion de la vie extĂ©rieure. Nous pouvons voir ici une reprise de la pensĂ©e nĂ©oplatonicienne. D’aprĂšs Plotin, le monde sensible disperse les ĂȘtres, c’est pourquoi les Ăąmes doivent tenter de revenir Ă  l’Un en fuyant la multiplicitĂ© d’ici-bas.[14] Avec la Chute du premier homme, l’ñme de chaque homme a perdu sa capacitĂ© Ă  se rassembler dans sa totalitĂ© dans un acte unifiĂ© de volontĂ©, pour aimer et louer Dieu dans toutes les choses créées ».[15] En fautant, Adam et Ève ont condamnĂ© les gĂ©nĂ©rations suivantes Ă  une vie concupiscente. Reprenant une distinction Ă©tablie par l’ApĂŽtre Jean 2 16, Augustin expose dĂšs le chapitre 41 du Livre X des Confessions trois formes de concupiscences qui parsĂšment le chemin des hommes la concupiscence de la chair, celle des yeux et l’ambition du monde. Toutes trois, intimement liĂ©es, caractĂ©risent l’homme actuel – celui d’aprĂšs la Chute. Adam et Eve chassĂ©s du Paradis, dĂ©tail de la chapelle Sixtine L’ñme et la chair augustiniennes Afin de mieux comprendre pourquoi la chair, et donc le corps, des hommes semble ĂȘtre le lieu de toutes concupiscences, attardons-nous dĂ©sormais sur le rapport particulier qu’établit Augustin entre la chair et l’ñme. En effet, la nature de l’homme augustinien est double ; l’esprit et la chair. De ce lien Ă©troit, Augustin a souvent Ă©tĂ© accusĂ© de mĂ©priser le corps tout en Ă©levant l’ñme. Cette accusation tentait de montrer un thĂ©ologien sĂ©vĂšre accablant le corps humain de toutes les misĂšres du monde.[16] Mais il n’en est rien de tel. C’est par le biais de deux controverses, plus ou moins successives, qu’il est amenĂ© Ă  discuter du corps humain celle l’opposant aux manichĂ©ens, puis, la controverse pĂ©lagienne. Prenons tout d’abord la premiĂšre controverse Augustin rĂ©pondant aux disciples de Mani. Contre cette conception, Augustin dĂ©fendit la bontĂ© du monde créé par Dieu. Rien dans le monde n’est, par nature, mauvais, puisque Dieu, bon et parfait, ne saurait engendrer le mal. Tout ce qui est, est bon, prĂ©cisĂ©ment parce qu’il est, et est par la bontĂ© divine. Augustin admet que le mal existe, mais n’impute pas la responsabilitĂ© Ă  Dieu.[17] Par cette affirmation, l’existence du mal dans le monde ne provient pas de la volontĂ© positive de Dieu mais de la volontĂ© dĂ©chue de l’homme depuis le pĂ©chĂ© d’Adam.[18] Cependant, le corps n’est pas davantage un mal que l’ñme. Ils sont initialement, au mĂȘme titre, des biens créés par Dieu. Selon Augustin, il serait alors injuste de mĂ©priser son propre corps, puisque le corps et l’ñme sont des substances au mĂȘme titre. Cependant, Augustin introduit ici une nuance importante dans sa conception de la nature humaine ; bien que ces deux substances soient indiscutablement des biens, ils ne sont pas pour autant Ă©quivalents ![19] En d’autres termes, il existe une hiĂ©rarchie dans l’amour Ă  porter Ă  ces deux Ă©lĂ©ments en fonction de leur statut. Leur degrĂ© diffĂšre dans le sens oĂč ils possĂšdent des degrĂ©s diffĂ©rents d’ĂȘtre. Par son hĂ©ritage platonicien, Augustin affirme qu’il faut aimer autant le corps et l’ñme mais les aimer d’une maniĂšre diffĂ©rente puisque plus une substance est, plus elle occupe un rang Ă©levĂ© dans la hiĂ©rarchie et l’ordre de Dieu. Ainsi l’ñme est plus que le corps, il est donc inĂ©vitable qu’elle soit supĂ©rieure Ă  celui-ci.[20] Ainsi fait, Augustin transpose la mĂ©taphysique Ă  la morale, et de l’ontologie Ă  la spiritualitĂ© l’ñme doit alors dĂ©cider vers qui elle dĂ©sire tendre. Nous retrouvons ici l’idĂ©e du chemin de vie Ă  double voie selon la chair » ou selon l’esprit ». Par son statut intermĂ©diaire, l’ñme doit choisir si elle prĂ©fĂšre tendre vers la partie supĂ©rieure – Dieu –, ou vers la partie infĂ©rieure, c’est-Ă -dire les crĂ©atures corporelles.[21] La conversion de saint Augustin, par Fra Angelico Le corps n’est donc pas Ă  mĂ©priser, il doit Ă©galement ĂȘtre aimĂ© par l’ñme, mais la difficultĂ© rĂ©side prĂ©cisĂ©ment dans la nature de cet amour. Si l’ñme dĂ©cide de tendre vers la partie infĂ©rieure, elle prendra l’objet comme fin en soi et non comme un moyen pour aimer ce qui lui est supĂ©rieur, c’est-Ă -dire qu’elle jouira de son corps et n’en usera guĂšre comme un moyen. L’ñme a Ă©tĂ© créée pour ĂȘtre unie Ă  lui. L’amour qu’elle lui porte doit donc ĂȘtre juste et lĂ©gitime, c’est-Ă -dire que cet amour doit ĂȘtre conforme Ă  l’Ordre de la CrĂ©ation.[22] Il s’agit bel et bien, selon Augustin, de l’unique amour qui soit juste, dans la mesure oĂč la relation qui se joue au sein de cet amour Ă©lĂšve l’homme qui s’y identifie. TransposĂ© Ă  cette conception de l’amour juste, la relation entre l’ñme et le corps doit ĂȘtre dirigĂ©e vers Dieu. La supĂ©rioritĂ© de l’ñme sur le corps est ainsi maintenue. Toute l’épreuve consiste prĂ©sentement Ă  ne pas se laisser dominer par ce corps ontologiquement infĂ©rieur.[23] Les Confessions d’Augustin exposent excellemment bien la difficultĂ© Ă  maintenir l’équilibre entre l’ñme et le corps pour que tout soit dirigĂ© vers Dieu. C’est ainsi que contre PĂ©lage, Augustin doit rappeler les limites imposĂ©es par le pĂ©chĂ© originel sur cette harmonie Ăąme-corps et dĂ©montrer les consĂ©quences. Les Ă©preuves quotidiennes attestent que l’homme a perdu toute maitrise de son corps depuis la faute adamique. Le corps attire l’ñme vers le bas et cette force entrave, dans son cheminement spirituel, celui qui dĂ©sire s’unir Ă  Dieu. Bien que le pĂ©chĂ© soit gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ© Ă  travers le corps, il n’en est pas pour autant la cause. Ainsi L’ñme doit nĂ©cessairement se dĂ©tacher de son corps et le maintenir en position infĂ©rieure pour ne pas pĂ©cher.[24] La concupiscentia, dĂ©tournant l’homme de l’Ordre divin, revĂȘt plusieurs formes. Dans les billets qui suivront nous nous pencherons plus prĂ©cisĂ©ment sur la concupiscentia carnis, celle touchant la chair humaine. C’est pourquoi je vous propose dans le prochain billet d’aborder la question de la libido. [1]Livre X, nouvelle traduction de FrĂ©dĂ©ric Boyer Les Aveux, 2013. [2]MANICKI, Anthony, La pulsion et la rĂ©pression. Les enjeux de la problĂ©matisation du dĂ©sir sexuel dans le christianisme antique IIIe-Ve siĂšcles, ThĂšse, Philosophie, École normale supĂ©rieure de Lyon, ENS Lyon, 2014, [3]FARAGO, France, Lire Saint Augustin, Les Confessions, De Trinitate, La CitĂ© de Dieu, Paris, Ellipses, 2004, [4]MANICKI, Anthony, op. cit., [5]Ibid., [6]Ibid., [7]BOCHET, Isabelle, Saint Augustin et le dĂ©sir de Dieu, Paris, Études Augustiniennes, 1982, [8]MANICKI, Anthony, op. cit., [9]Idem. [10]Ibid., [11]Ibid., [12]Ibid., [13]Confessions,X, 40. [14]Cf. EnnĂ©ades IV, 3 [27], 32, 30 et EnnĂ©ades I, 2 [19], 5, 6. [15]BROWN, Peter, Le renoncement Ă  la chair. VirginitĂ©, cĂ©libat et continence dans le christianisme primitif, Paris, Éditions Gallimard, 1995, [16]DELAGE, Pascal-GrĂ©goire dir., Les PĂšres de l’Église et la chair. Entre incarnation et diabolisation, les premiers chrĂ©tiens au risque du corps, Actes du Ve colloque de La Rochelle du 9, 10 et 11 septembre 2011, Royan, CaritasPatrum, 2012, [17]Ibid., [18]Ibid., Cf. Augustin,De Civitate Dei, 12, 1. [19]DELAGE, Pascal-GrĂ©goire dir., op. cit., [20]Idem. [21]Ibid., [22]Ibid., [23]DELAGE, Pascal-GrĂ©goire dir., op. cit., [24]Ibid., CrĂ©dits photo Adam et Eve, par Sebastian Bergmann, Licence CC BY-SA. Les autres illustrations sont du domaine public. Vous pouvez retrouver la page d’origine en cliquant sur l’image. Citer ce billet LĂ©onore Emery, "Augustin et les concupiscences de la chair". PubliĂ© sur Comment vivre au quotidien? le 8 octobre 2018. ConsultĂ© le 18 aoĂ»t 2022. Lien

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